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La CCI très engagée dans le plan S2R

Économie
International
CCI Info n°303 octobre-novembre 2024
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La CCI-NC, très active dans les cellules de gestion de crise, participe activement à travers NC ÉCO au plan pour la Sauvegarde, la refondation et la reconstruction (S2R) de la Nouvelle-Calédonie, préparé par le gouvernement local. Les recommandations formulées par  NC ÉCO portent la nécessité de réfomer en profondeur pour atteindre un modèle de développement soutenable et attractif, qui permettra à la Nouvelle-Calédonie de retrouver le chemin de la prospérité et aux chefs d'entreprise de se projeter à nouveau dans des investissements.

 

Les acteurs économiques et la CCI-NC se sont largement investis dans le travail préparatoire du plan « S2R ». En phase avec la plupart de ses constats, ils ont pu exposer ces dernières semaines leurs conclusions et préconisations au gouvernement, chargé de le synthétiser en un grand plan pour la reconstruction pérenne du pays, meurtri par plusieurs mois d’exactions - notamment sur son tissu productif. Pour parvenir à une situation satisfaisante, la Chambre préconise plusieurs étapes, étroitement liées voire qui sont un préalable les unes des autres.

 

Réduire la dépense publique

Le débat remet en lumière aujourd’hui la nécessité de réduire la dépense publique et de contenir une flambée de la fiscalité. Bien avant que la population calédonienne soit concernée par le chômage de masse et voit son pouvoir d’achat plus contraint que jamais, les acteurs économiques défendent depuis plusieurs années qu’aucun modèle économique ne sera soutenable sans une réduction très significative de la dépense publique. Les acteurs économiques se sont ainsi montrés volontaires pour défendre de nécessaires évolutions fiscales, pour autant que ce préalable soit posé : agir d’abord sur la dépense, avant de rechercher les moyens d’augmenter les recettes. 
Le collectif NC ÉCO avait posé dans une analyse économique poussée, dès 2021, ce volet stratégique de suppression notamment des mêmes compétences exercées à plusieurs niveaux institutionnels, ou encore du « mille-feuille administratif », afin de rendre l’administration plus facilitante de la démarche entrepreneuriale. Pour les acteurs économiques, il est nécessaire de poser ce cadre administratif soutenable, pour pouvoir dans un deuxième temps imaginer les recettes fiscales à mettre en regard pour le financer. NC ÉCO défend aussi une fiscalité portant sur la base la plus large possible, afin de la rendre équitable et porteuse de développement, un secteur public qui ne devrait plus pouvoir s’endetter pour financer son fonctionnement, ou encore un recentrage de l’action publique sur ses fonctions premières uniquement.

 

Santé, énergie, transports : réformer tous les systèmes stratégiques

Dans un deuxième temps, les acteurs économiques portent la nécessité d’une refonte de tous les systèmes : de protection sociale, en matière d’énergie, de transports, de formation, etc. L'objectif : rationaliser les coûts de chacun de ces secteurs cruciaux, qui doivent impérativement être sauvés, et qui sont constitutifs du phénomène de la "vie chère" à enrayer. Ils défendent ainsi pour le secteur de l’énergie une réglementation incitative qui récompense la performance de ses acteurs, le soutien de l’État aux investissements de la transition énergétique ou encore de confier à la Commission de Régularisation de l’Energie le soin d’assurer par délégation le rôle d’autorité indépendante de régulation. En matière de santé, ils portent un recentrage sur les missions essentielles en réduisant la prise en charge des dépenses et en réussissant la dématérialisation. Pour le secteur du nickel, une culture plus large de l’exportation de minerai en quantités suffisantes pour soutenir l’activité ou maintenir les sites en exploitation, même sans activité métallurgique jusqu’à trouver un repreneur ou que le marché redevienne plus favorable. Sur tous ces sujets prioritaires, dont la formation de la jeunesse également qui sera essentielle à la reconstruction du pays, les acteurs économiques travaillent étroitement avec la Nouvelle-Calédonie pour repenser ces systèmes de manière plus performante. 

 

Préparer les secteurs porteurs

Au troisième rang dans l’ordre des urgences économiques, viennent les filières sur lesquelles la Nouvelle-Calédonie souhaitera baser son développement économique futur. En filigrane : l’attractivité du territoire, cheval de bataille récurrent du monde économique calédonien, pour attirer à la fois les talents et les investissements. Quelle place du nickel veut-on pour demain, quel tourisme, quel système alimentaire, quelle « économie bleue », quelles capacités en maintenance industrielle ? Autant de sujets qui, le plus fort de la crise économique et sociale passée, restent d’actualité pour toute projection dans l’économie à terme de la Nouvelle-Calédonie. 
Pour les acteurs économiques, il s’agit bien de séquencer les sujets d’urgence et de les adresser dans un ordre intuitif afin de retrouver - avec le temps et le soutien volontariste de l’État pour accompagner ce chemin de résilience - une trajectoire qui permettra aux chefs d’entreprise de s’assurer, de dé-risquer leurs investissements, et in fine de pouvoir se projeter vraiment dans la reconstruction.