Panorama de l’immobilier 2023 - Un secteur en crise
Depuis 2013, la CCI, en lien avec l'ISEE et la Chambre des notaires, réalise le Panorama de l'immobilier, une enquête annuelle qui examine les transactions de l'année écoulée et envisage les perspectives à venir. Les résultats pour 2023 ont été présentés en septembre dernier.
En matière d’immobilier, l’année 2023 avait plutôt bien commencé avec un meilleur premier trimestre que celui de 2022, une année record. Toutefois, la tendance s’est inversée au fil des mois : le nombre de transactions immobilières a chuté, atteignant - 47 % en décembre par rapport à l’année précédente. Ce chiffre est particulièrement surprenant, considérant que la fin d’année est habituellement propice à une intensification des transactions. Cette dégradation s’explique notamment par l’annonce de la mise en sommeil de l’usine du Nord, impactant particulièrement la zone VKP, ainsi que des taux d’intérêt très élevés. En conséquence, l’an dernier, 2 387 transactions ont été enregistrées (- 17,4 % par rapport à 2022), pour un montant total de 74 milliards de F CFP (- 19,3 % par rapport à 2022). Néanmoins, bien que le nombre de transactions immobilières ait diminué par rapport à 2022, l’année 2023 reste une « bonne » année, au regard de 2024.
Effondrement du secteur en 2024
Finances publiques dégradées, crise du nickel, doutes sur l’avenir institutionnel... Le contexte n’est pas en faveur de l’immobilier. Les chiffres du premier et du deuxième trimestre 2024 sont sans équivoque : entre janvier et mars, - 41 % sur le nombre de transactions et - 44 % sur le montant global de ces transactions par rapport au premier trimestre 2023 ; entre avril et juin, - 67 % sur le nombre de transactions et - 71 % sur leur montant par rapport au deuxième trimestre 2022. « 70 % des compromis de vente en cours ont été annulés et le nombre de ruptures des baux locatifs a augmenté de 50 % par rapport à 2023 ». En plus des facteurs déjà mentionnés, les taux d’intérêt restent hauts, décourageant les potentiels investisseurs : « L’effet taux continue d’impacter la capacité d’endettement des foyers, même si on peut espérer que cela puisse baisser légèrement dans les prochains mois », explique Boris Petron, directeur réseau de la BCI. En parallèle de ce phénomène, les institutions bancaires observent une explosion du nombre de reports d’échéance : « Pour vous donner un ordre d’idée, plus de 8 000 reports d’échéance ont été réalisés, pour un montant d’encours de 180 milliards », précise-t-il. Pour l’ensemble de la place bancaire, ce chiffre monte à 1 000 milliards, soit 18 à 20 % des crédits touchés.
Dans ce contexte, difficile d’avoir une vision positive des mois à venir. Pour relancer ce secteur particulièrement impacté, les professionnels sont donc à la recherche constante de solutions. Tous le soulignent néanmoins : elles ne seront effectives qu’avec la relance de l’économie au complet, notamment grâce à l’aide de l’État.