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« Nous souhaitons une cop inclusive »

International
Développement durable
CCI Info n°294 février-mars 2023
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En novembre dernier, le ministre du Changement climatique et de l’énergie, Chris Bowen, a annoncé la candidature de l’Australie pour accueillir la Conférence des Partis, la COP31, en 2026, en collaboration avec les États insulaires du Pacifique. Annelise Young, consule générale d’Australie en Nouvelle-Calédonie, précise cette décision.

 

Quelles sont les motivations qui ont poussé l’Australie à poser sa candidature ?

Annelise Young : Nous voulons montrer notre nouvelle position envers la lutte contre le changement climatique et annoncer notre retour en tant que partenaire constructif et volontaire. Le nouveau gouvernement travailliste, élu en mai, a des positions environnementales fortes. Les Australiens ont également montré leur volonté d’agir contre le changement climatique lors des élections fédérales.

 

À quoi est dû ce virage politique ?

A. Y. : Nous avons vécu des événements très graves. Les feux de forêts, fin 2019, c’était affreux. Nous ne pouvions pas sortir de chez nous. Il y a ensuite eu des inondations dans une partie de l’Australie avec des villes totalement détruites. Le changement climatique touche tout le monde dorénavant. D’autre part, nous avons réalisé que nous pouvions développer une économie verte et durable. On ne le pensait pas auparavant. Des opportunités économiques sont à saisir avec les transitions énergétiques.

Annelise Young consule australie nouvelle caledonie  

Par quelles mesures s’illustre cette nouvelle politique ?

A. Y. : Le nouveau gouvernement a annoncé plusieurs engagements tels que réduire nos émissions de 43 % et atteindre 82 % d’approvisionnements énergétiques renouvelables d’ici à 2030. Sur le budget annuel d’aides au développement australien de 4,65 milliards de dollars, 1,9 milliard est dédié au Pacifique pour des programmes de lutte contre le changement climatique. Nous étudions les moyens de mobiliser davantage de financements pour soutenir la résilience climatique et pour compenser les pertes et dommages dans toute la région. C’est dans cette lignée que nous avons voulu accueillir la COP31 en partenariat avec les îles du Pacifique.

 

Comment pourrait se concrétiser ce partenariat ?

A. Y. : Cela reste à déterminer. Nous ne savons pas si notre candidature sera retenue mais elle a été soutenue par nos partenaires lors du Forum des îles du Pacifique. J’imagine qu’il pourra y avoir des réunions aux îles et d’autres en Australie. Nous souhaitons une COP inclusive et représentative de l’Australie et de la région en mettant en valeur la voix des peuples premiers et leurs travaux autour du climat. Il nous tarde de travailler étroitement avec notre famille du Pacifique pour sécuriser cette candidature puis organiser une COP qui délivre une vision collective. Nous faisons tous face aux mêmes défis et nous devons faire partie de la solution.

Une opportunité pour la Calédonie

La candidature de l'Australie pour l'accueil de la COP31 représente une véritable vitrine pour le Pacifique. Un évènement de cette visibilité serait également une opportunité pour la Nou- velle-Calédonie de valoriser son engagement dans la transition énergétique, portée par les pouvoirs publics et les acteurs économiques.