
Pour que la reconstruction soit synonyme d’un grand renouveau
La CCI-NC a souhaité apporter sa pierre au futur projet économique et sociétal débattu dans le cadre des visites du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, en lui remettant des propositions. Résolue à fournir tout le travail nécessaire pour que la reconstruction soit synonyme d'un grand renouveau pour les acteurs économiques, la Chambre a décrit quelques conditions sine qua non...
Le développement doit être juge du futur politique.
En prenant appui sur la reconstruction, le développement devra contribuer aux indicateurs principaux de l’émancipation et de l’autonomie réelle, et être mesuré par des indicateurs chiffrés.
L’éducation devra devenir la clé de voûte d’une société apaisée et prospère.
Une attention particulière doit être portée au parcours scolaire, et les familles sont appelées à véhiculer son importance. L’apprentissage en entreprise, particulièrement dans l’industrie et le bâtiment, sera intégré aux parcours scolaires et soutenu au plan éducatif, social et fiscal.
Les missions du secteur public doivent être revues très significativement à la baisse.
Un allègement budgétaire systémique sera mis en œuvre pour placer les budgets en surplus primaire, puis utilisé, lorsque cela sera possible, pour baisser les charges pesant sur le travail. La fiscalité diminuera en vecteurs et s’élargira en assiette, et les organisations publiques les moins utiles seront supprimées.
Des règles budgétaires d’ordre constitutionnel doivent être gravées dans le marbre.
L’initiative privée doit être au centre du modèle économique et sociétal calédonien, et le secteur public ne doit pas pouvoir s’endetter pour garantir son fonctionnement. Il devra concentrer son action sur ses fonctions premières : éducation, santé, justice et sécurité, infrastructures publiques.
La réglementation doit être un vecteur de dynamisme.
La réglementation sera adaptée aux besoins de la reconstruction et du développement. Des comités composés des forces vives et de spécialistes s’attacheront à réviser les codes de compétence locale et les arrêtés d’application des textes, et auront pour mission de rendre le territoire attractif par rapprochement avec les pratiques et les normes internationales.
La stabilité monétaire et financière de la Nouvelle-Calédonie doit être le socle du modèle économique et social.
Le cadre monétaire et financier, rattaché à l’euro, sera favorable aux investissements en Nouvelle-Calédonie et renforcera son intégration dans la région.
L’avenir institutionnel ne peut s’envisager sans l’assurance du maintien de l’État de droit.
Égalité devant la loi, indépendance de la justice, respect du droit de la propriété, sécurité du territoire et protection des ressources sont des droits fondamentaux qui doivent être garantis.
Les secteurs fondamentaux doivent être sauvés et pérennisés.
Le secteur de la santé sera recentré sur ses missions essentielles. Le secteur de l’énergie bénéficiera d’une réglementation incitative qui récompense la performance. Les entreprises métallurgiques obtiendront l’autorisation d’exporter du minerai en quantités suffisantes pour soutenir leur activité ou maintenir les sites en exploitation.
L’indispensable intégration dans la dynamique régionale.
L’entrepreneuriat collectif et individuel kanak, en particulier sur terres coutumières, favorisera le rééquilibrage entre territoires.
L’insertion de la Nouvelle-Calédonie dans sa région Pacifique est une nécessité et une opportunité. Des collaborations permettront de développer des solutions innovantes dans les défis communs (changement climatique, sécurité alimentaire…).
Aucun renouveau ne sera possible sans tutelle ni modification totale de la gouvernance.
L’État assurera la tutelle financière temporaire de la Nouvelle-Calédonie si et seulement si les mesures précitées sont effectivement prises. Des changements de gouvernance institutionnelle seront nécessaires. La mise en place d’une démocratie participative est indispensable, qui sera le pilier d’une société civile responsable.
L’économie des tribus, un enjeu fort du modèle calédonien.
Intégrer l’économie coutumière dans l’économie calédonienne sera un enjeu fort en termes de prospérité et de sentiment d’appartenance à un collectif calédonien, à l’instar de l’exemple néo-zélandais où l’économie des tribus atteint 16 % du PIB et a servi de socle à une Renaissance Maorie, source de fierté nationale.