L’actualité des entrepreneurs
Un cinéaste passionné
Après avoir boxé sur le circuit professionnel en Thaïlande pendant un an, Emerick Soekardjan rentre sur le Caillou où il rachète, en 2020, les parts d’une société dédiée à l’apprentissage de la boxe thaï et anglaise et à la préparation physique. Dans le même temps, le coach sportif s’initie à la vidéo et découvre le potentiel des drones, « une révélation ». En 2022, il se lance dans la production audiovisuelle. Spécialisé dans des documentaires diffusés sur Canal+ et France Télévisions et dans les films publicitaires, le Calédonien a vu son activité impactée par les récents événements. Il est désormais contraint de travailler de chez lui « pour réduire les charges » et a vu nombre de « projets tombés à l’eau » mais souhaite continuer de vivre de sa passion.
Tél. : 84 03 63 - contact@mrickscene.nc
Collecter les déchets brûlés
Soucieuse de l’environnement, Véronique Kerangouarec s’est lancée dans la collecte des déchets triés – industriels ou commerciaux – dès 2008. « J’ai toujours aimé les challenges et monter des projets qui ont du sens car cela permet de faire avancer le pays. » Des bennes, dont le volume varie de 5 à 30 m³, sont ainsi proposées à la location à court terme ou pour une longue durée. Les récents événements ont amené la société à se réorganiser pour s’adapter à la collecte des déchets brûlés, fruits des exactions. Problème, il s’agit de gros polluants. « Faute de pouvoir les déverser, nous devons immobiliser les bennes sur notre terrain en attendant l’aval de la CSP. Une nouvelle procédure va être mise en place. Mais, leur traitement va générer des coûts supplémentaires importants aux collectivités. »
Tél. : 23 37 67 - bsl@leniaouli.com
Se diversifier pour maintenir les emplois
Créée en 2011, la société Atout vert est spécialisée dans l’entretien des espaces verts, l’aménagement et l’élagage. Vandalisée durant les émeutes, l’entreprise a repris l'activité le 10 juin « en mode dégradé avec la moitié des effectifs et 30 % de contrats suspendus, dont des chantiers dans le Nord, et des endroits encore inaccessibles », souligne Jérôme Le Gall qui a rapidement travaillé sur des pistes pour rebondir « même si la priorité est déjà de maintenir le niveau de qualité de nos services ». Début juin, il a ainsi modifié les statuts d’une autre société, Atout services, pour proposer du nettoyage de fin de chantier, de la démolition et de la location de bennes « afin de répondre à la demande et de maintenir les emplois en attendant, on l’espère, une reprise normale de l’activité ».
Tél. : 42 42 09 - atoutvertnc@gmail.com
La fête se fraie un chemin sur le net
Si la période n’est pas particulièrement propice aux réjouissances, la vie heureusement continue et avec elle son lot d’événements heureux : baptêmes, communions, anniversaires, départs à la retraite... Marion Michaud est co-gérante de la boutique Pop Events - La Fête, qui propose de nombreux articles de fête à la vente ou à la location. Elle a choisi ces derniers mois de développer la vente en ligne : « Nous disposons d’une large variété de produits, régulièrement renouvelés. En les proposant désormais sur le web, notre offre devient intégralement accessible, depuis chez soi. » Une approche dématérialisée, qui vient s’ajouter aux conseils avisés et suggestions personnalisées donnés en boutique.
65, Route de l'Anse Vata - Tél. : 24 40 18 - contact@popevents.nc
Crédits : Art Focus
Pas de temps mort pour les syndics
« Nous ne capitulerons jamais », Sandrine Gautier, cogérante de Cases & Gautier Immobilier, cite Churchill pour illustrer son état d’esprit. Les locaux de son agence, spécialisée dans les syndics de copropriété, ont été incendiés. Installée temporairement à l’Espace performance de la CCI, son équipe se démène pour maintenir l’activité : « En tant qu’entrepreneurs, c’est notre rôle de savoir rebondir et nous adapter aux contraintes liées aux émeutes : circulation difficile, couvre-feu, zones à risques... Car dans notre métier, il n’y a pas de temps mort ! En cette période troublée, nous sommes particulièrement confrontés à l’annulation de travaux, due à la perte de revenus des propriétaires, et à une demande accrue de sécurisation des résidences. »
Tél. : 28 28 21 - syndic@cg-immo.nc
Crédits : Sandrine Desquibes
Répondre rapidement aux besoins de financement des entreprises
Socalfi accompagne les particuliers et professionnels calédoniens depuis 22 ans sur des solutions de financement. Un service qui peut intéresser les entreprises récemment sinistrées : « Nous apportons rapidement des solutions – crédits ou locations longue durée – pour financer le matériel qui permettra à l’entreprise de relancer son activité », explique Alexis Bertoux, directeur général. « Nous nous démarquons des banques par notre réactivité, et malgré le contexte, notre politique d’octroi reste inchangée ». Elle-même sinistrée, l’agence nouméenne Socalfi s’est très vite remise en selle et a lancé dernièrement un package « spécial relance » aux côtés d’un cabinet de défiscalisation et d’un assureur.
19 avenue du Maréchal Foch - Tél. : 44 84 48 - service.commercial@socalfi.com
Adapter l’offre à l’actualité
Depuis mai, les bateaux de croisière ont déserté la gare maritime de Nouméa et ses stands de prestataires touristiques. Parmi ces professionnels, Philippe Arnould est spécialisé dans les excursions à l’îlot Canard et les itinéraires City-Tour à la découverte de Nouméa et de ses alentours. Pour poursuivre son activité malgré la situation, il a décidé de développer son offre, en collaboration avec ses partenaires commerciaux : « Nous faisons en sorte d’adapter nos prestations afin de répondre au mieux aux attentes d’un nouveau public de visiteurs : les forces de l’ordre venues en mission en Nouvelle-Calédonie. En parallèle, j’étoffe aussi petit à petit mon catalogue d’excursions et d’activités, même si mon produit phare restera toujours l’îlot Canard. »
Gare maritime, rue Jules Ferry - Tél. : 78 59 39 - philarn7@hotmail.com
Une reprise réclamée par la clientèle
Fruit d’une reconversion professionnelle, la SARL Pizza du parc a vu le jour en mars 2015, à une époque où « il n’y avait quasiment rien dans le nord de Dumbéa. L’idée était de proposer une offre de restauration », souligne le gérant Thierry Caupert qui a installé son camion ambulant au parc Fayard. Là, il propose une trentaine de pizzas salées et sucrées cuites au feu de bois mais aussi des pizzas en forme de cône, « une curiosité appréciée », à l’occasion des grands rendez-vous populaires. Fermée en raison des récents événements, l'activité a été relancée « à la demande des habitants de Koé » avec un prix unique au départ « par solidarité et pour participer à l’effort collectif ». Depuis, le gérant doit composer avec les contraintes du couvre-feu et des problèmes d’approvisionnement.
Tél. : 70 09 09 - pizzduparc@gmail.com
Un soutien précieux pour la reprise d’activité
La santé mentale des entrepreneurs et des salariés est au plus mal depuis le début de la crise, d’après Victoria Maurice-Duguet, gérante de la filiale Restart (groupe SF2I) et psychopraticienne formée aux premiers secours en santé mentale. « Nous commençons à peine à mesurer les impacts socioculturels et économiques liés à la crise, explique-t-elle. Alors que l’activité reprend péniblement en entreprise, des mesures en matière de prévention des risques psychosociaux devront être prises rapidement pour garantir le vivre-ensemble ». Restart, avec son réseau de partenaires spécialisés, propose ses services d’accompagnement au changement aux entreprises désireuses de « désamorcer ces problématiques pour une reprise sur un terreau fertile et un tissu socioprofessionnel en bonne santé ».
Tél: 74 91 73
Un gîte construit avec le cœur
En début d’année, la gérante du Niaouli Lodge à Bourail disposait de deux nouveaux bungalows familiaux construits par son mari, en complément d’un premier plus petit. « Notre gîte a ouvert fin 2019, juste avant la crise Covid », explique Gwenaëlle Laleve qui propose également une table d’hôte pour miser sur la convivialité. L’environnement est aussi un point fort, en bordure du domaine de Deva. « Le bouche-à-oreille a toujours bien fonctionné. On est aussi présents sur Booking.com qui est très consulté. On a construit notre gîte avec le cœur, cela plaît beaucoup ! » Depuis le 13 mai, il n’a jamais fermé. « On a eu beaucoup d’annulations, même si ici, tout est resté à peu près calme. Des Nouméens commencent à revenir maintenant. Les gens se décident souvent au dernier moment. »
Tél. : 87 20 11 - niaouli.lodge@gmail.com
Le financement participatif pour relancer l'activité
Comment un business correct et stable dans le secteur du tourisme frôle-t-il la faillite ? À Ouégoa, Richard Martin, propriétaire de Tarap Destination, se pose la question tous les jours depuis le 13 mai dernier. Cet ancien gendarme a investi plus de 30 millions dans le développement de son gîte familial et doit rembourser un peu plus de 400 000 francs de traites par mois. Pour tenter de survivre à la crise, il a mis en place une cagnotte Leetchi. « Conscients des difficultés à surmonter dans les mois à venir, nous n'avons pas d'autres choix que de relancer nos activités malgré le contexte. J'envisage aussi de reprendre un travail salarié et de laisser ma fille gérer la SARL afin de retrouver une trésorerie et imaginer un remboursement anticipé de nos dettes ».
Tél. : 82 14 43
Vous créez une société ? Votre entreprise propose des nouveautés ? Contactez-nous via com@cci.nc pour que nous relayions votre actualité dans ces pages.
Après la crise, place à la convivialité
« La situation de notre restaurant est tendue après les crises successives que nous avons connues », signalent Laurence Morin et Luc Lignieres qui ont ouvert Ô Garage avec Emmanuel Lignieres dans la ZAC Panda, le 12 mars dernier. Malgré les problèmes de livraison de leurs fournisseurs, ils décident de rouvrir fin juin. « Nous faisons partie des rares offres de proximité dans la zone, il ne fallait pas tuer le tissu social des entrepreneurs et travailleurs du quartier qui pouvaient se sentir isolés. Ô Garage fonctionne un peu comme un QG pour bon nombre d’entre eux ». Si la fréquentation a baissé, la situation se stabilise peu à peu, notamment grâce à leur conviviale formule de BBQ américain et leur goût pour le « fait maison », très apprécié dans le quartier.
13, rue des Géomètres Pionniers, Dumbéa-sur-Mer - Tél. : 31 89 31
Des perspectives d'avenir pour se maintenir
Dans un marché très concurrentiel, celui du transport maritime, la société Transam Nouméa, succursale de NPDL, a réussi jusqu’ici à se maintenir, avec son équipe de treize personnes et sa flotte d’une quinzaine de navires. En cette période de crise, l’import de produits alimentaires est devenu une priorité. « Les six prochains mois seront décisifs, on croit fermement à la reconstruction ! Le pays doit se relever et nous ne pourrons pas le faire sans le soutien indéfectible de nos institutions. La réalité est là : nous dépendons essentiellement des importations et la concurrence est rude. Les perspectives d’avenir sont nécessaires si nous voulons nous tenir à flot... », indique Manuella Novella, la responsable de la succursale calédonienne, qui travaille dans la société depuis vingt-cinq ans.
Tél. : 27 42 92 - dir@transam.nc
Dans l'attente de la relance
En 2013, Nathaël Togna lançait Neto’vert avec sa compagne Yaelle Tiaouniane, une société d’espaces verts à Koné, en parallèle de leur travail au quart, à KNS. Cette année, dès le mois de février, ils ont senti une baisse de la demande. « Nous avons des chantiers avec la province Nord, mais aussi avec des agences immobilières pour l’entretien régulier des jardins de salariés expatriés. Plusieurs sont partis à ce moment-là. On a encore quelques clients mais l’activité a bien diminué. C’est difficile de se projeter actuellement, on attend la relance ! » La société, avec un petit matériel, un véhicule et un broyeur à végétaux, n’a pas de dettes. « On a juste un crédit immobilier. » Même si Nathaël a déjà été licencié, tandis que sa compagne devrait l'être fin août, le chef d’entreprise reste optimiste.
Tél. : 54 54 11 - netovert@outlook.fr
Un nouveau local pour rebondir
Dès le début des émeutes, le salon de toilettage pour animaux O’Poils, au 6e kilomètre, a été réduit en cendres. Une activité que Marylise Le Gleau venait de reprendre depuis deux mois. La tentation a été grande de céder au découragement, mais il a fallu aller de l’avant ! Dans l’attente de trouver un nouveau local dans le même secteur, étape qui s’est révélée compliquée, la jeune femme a exercé à domicile. Il a fallu persévérer jusqu’à la mi-août pour que le salon O’Poils puisse se réinstaller dans de nouveaux locaux, plus près de Nouméa. Entre-temps, la jeune entrepreneure avait trouvé du matériel à racheter, notamment une table et une baignoire prévues spécifiquement pour cette activité. Une satisfaction pour sa clientèle !
21, rue Rabelais, Portes de Fer - Tél. : 76 66 91 - opoilsnc@gmail.com