Aircalin s’adapte à la baisse du trafic
Depuis le 13 mai, et à l'instar de nombreuses autres entreprises calédoniennes, Aircalin subit de plein fouet la crise. Pour surmonter les conséquences directes sur les marchés touristiques internationaux et assurer son avenir, la compagnie a mis en place une série de mesures.
Face à la crise, Aircalin est contrainte d'adapter son modèle à la nouvelle réalité du marché. « Initialement, nous avions estimé le trafic à 455 000 passagers en 2024, explique le directeur général de la compagnie, Georges Selefen. Nos prévisions actuelles suggèrent une réduction de moitié, soit entre 220 000 et 230 000 passagers. Cette baisse soudaine d’activité, conjuguée à des perspectives de reprise encore très incertaines, nous imposent donc de redimensionner notre réseau et de nous réinventer pour assurer la pérennité de la compagnie. »
Deux lignes suspendues et un programme régional allégé
En raison de l'arrêt de la venue des touristes australiens, notamment, Aircalin suspend la ligne Melbourne jusqu'à nouvel ordre. La ligne vers Tokyo sera également mise en sommeil à partir du 1er septembre, avec une concentration des rotations via Singapour, soit entre 4 et 5 par semaine. Concernant les vols régionaux, les fréquences sont réduites à une rotation hebdomadaire, à l'exception de Sydney et Wallis-et-Futuna, qui bénéficieront de deux rotations par semaine. Un vol supplémentaire est aussi prévu pour toutes les destinations pendant les périodes de vacances scolaires.
Ce programme provisoire sera réajusté en fonction de l’évolution de la demande.
Cap sur Paris
Pour assurer la pérennité de la compagnie au-delà de 2024, d’autres pistes sont à l’étude, comme l'ouverture d’une ligne Nouméa-Paris via Bangkok avant la fin de l'année. Un projet emblématique, initialement prévu pour 2026, que la compagnie envisage d’anticiper afin de répondre aux besoins de voyage des Calédoniens.
L'objectif de ces mesures est de préserver les moyens humains et financiers de l’entreprise « en attendant le retour du trafic touristique dans la région », espère Georges Selefen. Actuellement, Aircalin est la principale compagnie à opérer sur le territoire, Air New Zealand et Fiji Airways ayant choisi de suspendre temporairement leurs vols vers Nouméa, tandis que Qantas a repris ses rotations début août vers Sydney uniquement. Néanmoins, le programme des vols de la compagnie calédonienne est désormais consolidé jusqu’à fin octobre. « Les vols commercialisés aujourd’hui seront donc opérés », assure le directeur général.