Nouméa-La Tontouta : une vision pays au-delà de l'aéroport
Depuis 55 ans, la CCI, en tant que gestionnaire de l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta, développe de manière vertueuse cette infrastructure de transport clé pour la Nouvelle-Calédonie, sa population et son économie. Après lui avoir fait prendre son envol, la CCI a procédé à sa métamorphose afin d'en faire une vitrine pour le territoire, tandis qu'elle a su maintenir le cap pendant la crise Covid. Le renouvellement de la concession de gestion en 2024 est l'occasion pour la Chambre de revenir sur son bilan et les ambitions de sa candidature pour les années à venir.
Gestionnaire d’aéroport, un métier aux multiples missions
À l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta, la CCI entretient et développe les infrastructures, organise l'exploitation, assure la sûreté et la sécurité aéroportuaires avec une parfaite maîtrise des normes internationales en vigueur, garantit la qualité de service, coordonne les partenaires et pilote économiquement la plateforme en prenant en charge les investissements. Son objectif constant étant la satisfaction des passagers.
La Chambre remplit la majeure partie de ces missions depuis 1968 pour le compte de l'État, d'abord en vertu d'un régime d'autorisation d'occupation temporaire, puis à partir de 2003, par le biais d'une convention de concession accordée pour 15 ans (prolongée de 6 ans en 2008, en raison de l’importance du budget d’extension de l’aérogare passagers), la durée la plus longue dans l’histoire des aéroports français. Avec ce nouveau cadre, en vigueur actuellement jusqu'à fin 2024, la CCI a pu se projeter dans l'avenir et planifier les investissements nécessaires, notamment en lançant dès 2004 un vaste projet d'extension, destiné à anticiper l’essor du trafic aérien et le développement du territoire.
Plus qu’un gestionnaire, un acteur visionnaire
« Ce chantier a mobilisé deux mandatures de la CCI, signale Michel Quintard, ancien président de la Chambre qui a participé à ses prémices. L'aéroport a été calibré en fonction d'études sur l'évolution future du trafic aérien portant sur une vingtaine d'années, d’où l’importance des volumes supplémentaires. La Chambre a intégré en outre un volet essentiel sur le fret, non prévu initialement ».
Un grand chantier, achevé en 2012, au résultat reconnu par tous aujourd'hui. Les Calédoniens disposent d'un aéroport doté d'une haute technicité et classé au rang B sur l'échelle internationale, synonyme de niveau de service élevé pour la clientèle.
« Il y a eu une véritable prise de conscience de la place de l'aéroport pour le développement de la Nouvelle-Calédonie, indique Jennifer Seagoe, ancienne présidente de la CCI. Les personnes
qui s'en occupaient à sa conception il y a 50 ans seraient tellement fières de le voir aujourd'hui. C'est une infrastructure moderne, fonctionnelle et bien positionnée parmi les aéroports d'Outre-mer ».
L'aéroport a été calibré en fonction d'études sur l'évolution future du trafic aérien portant sur une vingtaine d'années, d’où l’importance des volumes supplémentaires. La Chambre a intégré en outre un volet essentiel sur le fret, non prévu initialement.
Le développement durable au cœur de ses actions
Depuis 2016, la CCI mène une politique ambitieuse de développement durable au sein de la plateforme. Elle s’est illustrée à l’avant-garde de la transition écologique et de l’innovation à travers notamment le déploiement d’Helio Tontouta, la première centrale photovoltaïque sur ombrières et du premier plan de déplacement interentreprises du territoire. Tontouta est par ailleurs parmi les premiers aéroports de l’Asie-Pacifique certifiés « Réduction » de ses émissions carbone par l’Airport carbon accredidation.
L’humain au coeur de l'aéroport
Pour la CCI, Tontouta est un pan du patrimoine calédonien qu’il est important de faire connaître au plus grand nombre. La Chambre organise régulièrement des événements destinés à ouvrir l’aéroport au grand public : journées portes ouvertes, valorisation d’artistes locaux pour la fête de la musique, job dating...
Par ailleurs, la CCI investit 3,5 % de sa masse salariale dans la formation de ses équipes.
Chiffres clés 2019 (année de référence avant Covid)
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25e aéroport français
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5e aéroport Outre-mer
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565 900 passagers
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4 146 tonnes de fret
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9 villes desservies dans 6 pays
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Chiffre d'affaires : 2 000 millions de francs CFP
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99 agents de la CCI dont 40 pompiers
Un acteur local au service de l'intérêt général
Une telle évolution a été rendue possible grâce à une gestion saine et transparente et au modèle économique mis en place par la CCI, dont les comptes sont contrôlés par les Commissaires aux comptes, la Chambre territoriale des comptes, la Nouvelle-Calédonie et l’État. En tant qu’établissement public qui ne tire pas de profit de ses activités, la Chambre réinvestit tous les bénéfices dégagés dans le développement de la plateforme, tandis qu’elle accompagne le territoire dans son objectif de croissance du tourisme par des tarifs performants et des mesures incitatives. À travers sa stratégie de développement commercial, elle s'attache également à dégager des recettes capables de garantir un équilibre économique.
« La CCI est au cœur de l'économie et a une connaissance intime du territoire ce qui lui permet, en tant que gestionnaire de l'aéroport, de suivre son évolution et d'anticiper les actions nécessaires pour son bon fonctionnement », rappelle Jennifer Seagoe. Une position qui s'est révélée stratégique à la survenue de la crise sanitaire en mars 2020.
La CCI s'est aussitôt mobilisée afin de prendre les mesures nécessaires pour l'infrastructure, comme pour soutenir les partenaires commerciaux de la plateforme, et a contribué, aux côtés des institutions, à aider la Nouvelle-Calédonie à « passer le cap ». « La Chambre a permis que la porte d'entrée de la Nouvelle-Calédonie soit un outil performant, compétitif et attractif au plan touristique. Sa gestion rigoureuse a permis de financer des investissements et aménagements ultérieurs lourds, dans un véritable objectif de service public », souligne Michel Quintard.
Avec 18 milliards d’investissements depuis 2004, c’est le gestionnaire d’aéroport ultra-marin qui a le plus investi par passager. C’est aussi un des gestionnaires d’aéroport les plus compétitifs des Outre-mer et de la région malgré un problème de masse critique.
La CCI est au cœur de l'économie et a une connaissance intime du territoire ce qui lui permet, en tant que gestionnaire de l'aéroport, de suivre son évolution et d'anticiper les actions nécessaires pour son bon fonctionnement.
La mutualisation au service de la performance économique
En plus de Tontouta, la CCI gère l’aéroport de Magenta et assiste la gestion de Lifou, ce qui lui permet de mutualiser les expertises sur ces différentes plateformes en faveur de la performance économique de toutes et dans l’intérêt du territoire. Cette mutualisation permet à la Chambre de réaliser chaque année, une économie directe de 25 millions de francs CFP.
S'entourer de partenaires experts pour la suite
Alors que la concession actuelle arrive à échéance fin 2024, c’est en effet la première fois que la CCI sera mise en concurrence pour la gestion de l’aéroport de Nouméa-La Tontouta. « On s’est demandé si c’était vraiment le rôle de la CCI, explique David Guyenne, le président de la CCI. Notre vocation a toujours été de développer des secteurs économiques pionniers, là où il n’y a pas encore d'initiative privée, de les structurer puis de laisser le champ libre à la concurrence. Mais nous estimons que l’aéroport international est aussi une infrastructure de l’État vitale et stratégique, et un outil de développement du Pays. Ce n'est pas un secteur économique comme les autres ».
La candidature de la CCI s’appuie sur son expérience de plusieurs dizaines d’années, mais elle est aussi résolument tournée vers les défis de demain. « Le transport aérien doit opérer sa mutation, estime le président de la CCI. Nous avons une obligation d’arriver le plus vite possible à une neutralité carbone du voyage et du voyageur ». Cet engagement fort a conduit la CCI à s’associer avec deux partenaires. Le premier Egis, est un groupe international de conseil, d’ingénierie de la construction et exploitation, spécialiste de la gestion aéroportuaire, qui œuvre dans le monde entier. Il travaille notamment dans l’exploitation routière et aéroportuaire. « C’est un expert technique de la neutralité carbone du voyage, mais aussi un expert en performance économique et qualité de service », présente le président de la CCI.
Le second partenaire est la Banque des Territoires, « un partenaire financier qui a l’habitude d’accompagner financièrement mais aussi en conseils les grands investissements d'infrastructures qui servent au développement de la Nouvelle-Calédonie », complète-t-il.
Ainsi, ces deux partenaires illustrent la capacité de la CCI à rassembler et faire travailler ensemble des acteurs du privé et public. « Ce sont deux acteurs qui partagent l’ADN de la CCI, visant à prioriser l'intérêt général de la Nouvelle-Calédonie et favoriser la compétitivité du secteur aérien sur le territoire », résume Charles Roger, directeur général de la CCI-NC.
« La Nouvelle-Calédonie est dotée d'un aéroport de très haute qualité avec un gestionnaire engagé pour améliorer en continu le parcours du voyageur. Le point d'information touristique de Sud Tourisme à l'aéroport touche un visiteur sur deux à son arrivée. C'est très satisfaisant car notre objectif est d'accompagner au mieux les touristes tout au long de leur voyage. Nous offrons un accueil souriant, du conseil et une immersion dans nos décors de rêve dès la salle d'arrivée. »
Hélio Tontouta, la plus grande centrale sur ombrières photovoltaïques dans la zone Pacifique, illustre la volonté de la CCI d'être un acteur de la transition énergétique.
La neutralité carbone
La CCI vise la neutralité carbone de l'aéroport, en cohérence avec les objectifs de l’industrie et les objectifs territoriaux du Schéma pour la transition énergétique. La plateforme calédonienne est déjà certifiée ACA (Airport Carbon Accreditation), au niveau 2. Cela signifie qu’elle a déjà mesuré ses émissions de CO2 et qu’elle a mis en place des plans d’actions pour les réduire. « Si notre concession est renouvelée, nous mènerons les actions nécessaires à l’obtention des niveaux de certification 3 et 4, explique Charles Roger. Cela implique d’intégrer tous les partenaires de la plateforme dans une démarche globale, permettant de dresser un bilan collectif des émissions carbone et de déployer un plan d’actions commun de décarbonation de nos opérations ». Compagnies aériennes, assistance en escale, engins utilisés sur la plateforme, tous les maillons de l’aéroport seront impliqués. « Nous agirons sur plusieurs leviers comme la diminution de la consommation électrique, la production et la consommation d’énergies vertes. », liste David Guyenne.
Développer les infrastructures
Pour ce faire, l’aéroport devra développer ses infrastructures, de manière cohérente avec celles de l’ensemble du territoire. « La CCI dispose d’une excellente perception des besoins en la matière et nous portons une vision partagée avec les institutions et les parties prenantes. Le développement de Tontouta devra notamment prendre en compte l’évolution du trafic domestique aujourd’hui opéré depuis l’aéroport de Magenta. La compétitivité du transport aérien en Nouvelle-Calédonie devra s’appuyer sur une optimisation des moyens et des ressources aéroportuaires », estime Charles Roger. Ce développement des infrastructures inclut aussi l’évolution des besoins des FANC (Forces Armées de Nouvelle-Calédonie) qui partagent une partie des infrastructures de Tontouta.
Dans ce contexte, la CCI a forgé une candidature porteuse d’une vision durable qui s’appuie à la fois sur des partenaires solides, une expérience avérée de la gestion aéroportuaire et la maîtrise des grands enjeux du Pays.
« Cette association est une évidence »
« Le développement d’un aéroport est intimement lié à celui du territoire dont il est la porte d’entrée, surtout pour les aéroports des Outre-mer. Quand nous nous positionnons sur un appel d’offres pour une concession, nous cherchons donc toujours à nous associer à un acteur local majeur, capable de nous apporter cette connaissance des enjeux territoriaux. Quand cet acteur est en plus celui qui gère l’aéroport depuis de nombreuses années, comme c’est le cas de la CCI-NC, cette association devient une évidence ! Notre partenariat avec la CCI s’est également construit avec différentes prestations qu’Egis a pu réaliser ces dernières années sur l’aéroport de Magenta ou celui de La Tontouta. Dans cette concession, Egis pourra apporter son expertise dans les domaines de la maintenance, la mise en place d’innovations techniques et d’outils digitaux, la sécurité et sûreté, la régulation économique et la tarification, entre autres. »
« Le développement d’un aéroport est intimement lié à celui du territoire. »
« Avec la CCI, nous partageons les mêmes gènes, ceux de l'intérêt général »
« La Banque des Territoires est l’outil territorial d’intervention de la Caisse des dépôts. Nous partageons avec la CCI les mêmes “gènes” : ceux de l’intérêt général et d’une culture de l’économie au service d’un projet de territoire. Dans cette candidature, la Caisse des dépôts apporte une solidité financière reconnue et des moyens d’agir. Par ailleurs, notre direction générale a fixé deux priorités fortes et complémentaires : travailler à la cohésion territoriale et accompagner la transition énergétique et écologique. Notre vision partagée avec la CCI et Egis est bien de bâtir un projet aéroportuaire qui fédère cette double ambition d’un outil au cœur de la continuité territoriale et du développement économique de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi intégrant une ambition écologique forte et vertueuse. »