Croire en la mine calédonienne

Elle fait partie des quelques responsables environnement sur mines encore présents en Nouvelle-Calédonie post-émeutes. Aurélie Virtel, ingénieure de formation et entrepreneure à la tête d’Ecosysmine, poursuit son riche parcours en Nouvelle-Calédonie tout en menant des projets à l'international.

Après une maîtrise en océanographie à Marseille et un DESS en environnement, Aurélie Virtel entame sa carrière professionnelle en Nouvelle-Calédonie en 2007. Le bureau d’études Ingémines la recrute pour ses compétences en hydrologie des bassins versants, en qualité d’ingénieure environnementale puis de responsable environnement. En 2011, en pleine mise en application du code minier, elle intègre la Société minière Georges Montagnat. « Nos métiers ont évolué vers quelque chose de plus administratif sous l’influence de la réglementation », explique celle qui a décidé d’entreprendre pour retrouver ses activités de terrain.

Adaptabilité

En 2015, elle fonde Ecosysmine, un bureau d’études indépendant spécialisé en ingénierie environnementale et minière, et travaille rapidement pour la plupart des acteurs du paysage minier calédonien. Souple, adaptable, Aurélie Virtel passe la crise Covid sans trop de heurts. Pour élargir son horizon, elle décide en 2022 de prendre une année sabbatique dans l’Hexagone et revient en 2023 avec une forte envie de se réinvestir dans son métier. Au moment de la fermeture de l’usine, KNS fait appel à ses services pour réaliser un diagnostic de la gestion des eaux en place sur le massif et le site industriel. « Du fait de l’interruption de l’exploitation et avec la réduction des effectifs, je devais valider les dimensionnements d’ouvrages pour réduire au minimum les risques d’accidents environnementaux. »

Des missions à l'international

Courant 2024, elle inscrit Ecosysmine dans la délégation d’entreprises calédoniennes qui participe à la mission "French Mining Days", organisée par le bureau Business France à Sydney (réseau Team France Export). « Le nickel calédonien, j’y crois, même si nous ne sommes pas ou peu compétitifs par rapport à l’Indonésie (dont les chaînes d’approvisionnement sont intégralement aux mains de la Chine, ndlr), la Calédonie labellisée nickel vert représente un atout stratégique pour l’Europe. » Sollicitée par TotalEnergies pour son projet en Papouasie, elle refuse. « Je ne cherche pas à m'expatrier, j'aime trop le Caillou pour cela », confie Aurélie qui se lance à l'international pour valoriser les savoir-faire calédoniens en matière de gestion environnementale des sites miniers.

Parmi ses perspectives pour 2025, la jeune entrepreneure vient de nouer un partenariat à Perth avec SRK Consulting, bureau d’études international spécialisé dans l’industrie lourde, et commence à lancer des lignes en Indonésie et en Afrique.

Photo : Aurélie Virtel dirige le bureau d'études Ecosysmine.