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structures touristiques en province nord

Tourisme, restaurer la confiance

Économie
Tourisme
CCI Info n°303 octobre-novembre 2024
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Si les prestataires touristiques gardent toujours l’envie d’accueillir des visiteurs dans un environnement naturel exceptionnel, restaurer un climat de confiance est une priorité, soulignent les acteurs du tourisme, secteur durement touché par la situation de ces derniers mois.

 

« Le 13 mai a donné un très gros coup de frein au tourisme en Brousse », note Benoît Delagneau, accompagnateur itinérant à la CCI pour le secteur du tourisme en province Nord. Début septembre, les conditions de circulation se sont améliorées, notamment sur la côte Est, et un petit frémissement s'est fait sentir du côté de l’activité. Mais au-delà des incertitudes sur le trajet, la situation économique des foyers influe déjà sur les dépenses. Et surtout, il va falloir rétablir la confiance. « Une certaine anxiété se ressent parmi la clientèle, poursuit-il. 2023 avait pourtant été une très bonne année pour la quarantaine de structures que j’accompagne. »

 

Développer d’autres ressources

Avec la province Nord et le GIE Tourisme Province Nord, le conseiller de la CCI a contacté tous les prestataires pour les guider, les informer et les accompagner dans leurs démarches de demandes d’aides. Il a fallu parfois trouver des relais sur place pour faciliter l’accès de certaines petites structures aux démarches, qui se font toutes en ligne. Globalement, les petites entités, avec moins de charges fixes, font « le dos rond » en attendant des jours meilleurs.

 

Réparer les liens

Du côté du GIE Tourisme Province Nord, structure qui assure la promotion touristique, une tournée sur le terrain a permis de constater que tout le monde avait hâte de reprendre une activité. Le GIE a convié tous les prestataires à tenir un stand durant la Foire du Pacifique programmée début octobre à Nouméa. Une démarche appréciée par une vingtaine d’entre eux. « L’idée est d’être visibles et de fédérer les acteurs. Il faut réparer les liens », indique Judickaël Selefen, son directeur. Une grande campagne de communication est programmée pour la fin de l’année.

Sylvie et Emmanuel Pratz
Sylvie et Emmanuel Pratz

Difficile de se projeter

Certains hôtels ont hébergé les forces de l’ordre, ce qui leur a permis de limiter les pertes. D’autres font face à des situations plus délicates à l’image du Beach House de Poum. Belle structure implantée dans un cadre idyllique à l’extrême nord de la Grande Terre, l’établissement affichait régulièrement complet depuis son ouverture il y a cinq ans. Aujourd’hui, les gérants Sylvie et Emmanuel Pratz ont été contraints de licencier leurs cinq employés. Lourdement endettés, ils assurent eux-mêmes l’entretien et le gardiennage de leur lodge. Grâce à l’aide de l’État, avec un petit coup de pouce de la province Nord et en puisant surtout dans leurs réserves, ils pourront tenir jusqu’à la fin de l’année en espérant que l’activité reprenne d’ici là. Mais difficile de se projeter dans un avenir plus lointain... « On vit au jour le jour. Notre situation est catastrophique. Retrouver la confiance, cela va être très compliqué ! »