Un vent de modernité avec Pierre Massenet
En 2017, Pierre Massenet succède à son père à la direction générale de CIPAC, spécialisé dans les technologies au service de l'industrie, la santé, le numérique et le business. Le trentenaire apporte un souffle nouveau au groupe, qui a fêté son cinquantième anniversaire en 2022.
« Lorsque je suis rentré en Nouvelle-Calédonie, j’ai réalisé la chance que j’avais de pouvoir revenir dans mon pays prendre la direction d’un outil qui a les moyens d’agir sur l’avenir du territoire », se rappelle Pierre Massenet, directeur général de CIPAC, fondé par son grand-père en 1971. En 2013, alors installé en Australie en tant qu’ingénieur, son père l’appelle. Le groupe familial est au plus mal, l’ancien directeur général à la retraite reprend son poste et propose de lui passer le relai une fois la situation redressée. Pierre Massenet saute sur l’occasion.
Quatre ans plus tard, il arrive à la tête de l'entreprise où il apporte sa vision jeune et moderne tout en lui faisant prendre un virage culturel, « pour qu’elle soit conforme à mes valeurs et à ma manière de voir le monde et le travail ». En 2022, le groupe fête ses 50 ans. L’occasion de faire évoluer son identité de Compagnie Industrielle du PACifique à Challenge Innovation Performance Agilité et Collaboration. « Nous avons accolé les valeurs historiques de l’entreprise à deux nouvelles, l'agilité et la collaboration, essentielles pour aborder le monde de demain. »
S’adapter à son temps en changeant son modèle de performance
Le chef d’entreprise de 36 ans ne croit pas aux méthodes de management à la dure, « à la carotte et au bâton ». D’un organigramme pyramidal, le groupe passe à une organisation en écosystèmes. Il instaure la gamification « pour rendre plus ludique et accessible » le travail de chacun, tandis que les managers sont formés sur la base d’une nouvelle charte. « Ils ne sont plus les chefs au-dessus des équipes mais sont en dessous pour les élever. » Le modèle de performance n’est plus mesuré selon les profits financiers mais selon quatre piliers : « avoir des collaborateurs heureux de se rendre au travail, être doté d'une organisation simple et efficace, développer avec nos clients des relations de confiance et être une entreprise responsable au niveau social et environnemental. »
Il précise : « Mon père ne comprend pas forcément mes méthodes. Il faut s’adapter à son temps, ma manière de faire n’aurait pas fonctionné à l’époque où il était à la tête du groupe et vice versa. » À son arrivée, il nourrissait une certaine appréhension d'être « le fils de ». Mais son approche innovante de l’entrepreneuriat et « la réussite de notre changement culturel fait qu’aujourd’hui je ne suis plus uniquement vu comme le fils de mon père, les gens reconnaissent ce que j’apporte au groupe ».
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« Reprendre un outil qui a les moyens d’agir sur l’avenir du territoire »
