Aller de l’avant pour rebondir

À la suite des émeutes du 13 mai qui ont notamment ravagé la zone d’Apogoti et durement touché leurs sociétés Crazy Bill et Cyber Média, les gérants ont bénéficié de deux volets d’aide. D'une part, un accompagnement des conseillers de la CCI via le numéro vert et d'autre part, des prestations de conseils de cabinets d'experts dans le cadre du fonds constitué par la solidarité du réseau national des Chambres de commerce et d’industrie.

1. Le besoin

Situés dans la zone d’Apogoti, le magasin Crazy Bill et la société Cyber Média, tous deux spécialisés dans la vente de matériel informatique, ont été très fortement touchés dès le début des exactions : pillage, mise à sac et destruction, en partie par le feu, des locaux aujourd’hui inutilisables. Les gérants ont dû faire face à une situation totalement inédite. « Dans ce cas, il n’y a pas de mode d’emploi, pas de référence, pas de cadre, pas de repère », souligne Bernard-Olivier Loudes, co-gérant. Après l’abattement des premiers temps, se greffe l’urgence de toutes les démarches : dépôt de plainte, assurances, gestion des ressources humaines, réorganisation « dans la mesure du possible » et mise en œuvre...

2. La solution

Dans un premier temps, les gérants ont bénéficié d’un accompagnement des conseillers de la CCI, joignables au numéro vert. « C’est très appréciable d’avoir des personnes à l’écoute, empathiques, qui comprennent le langage, les enjeux et les difficultés du chef d’entreprise et qui sont en mesure d’apporter des premiers éléments de réponse, de le guider et de l’éclairer lorsqu’il est désorienté », relève Bernard-Olivier Loudes. Grâce au fonds constitué par la solidarité du réseau national des Chambres de commerce et d’industrie – qui a permis à la CCI-NC de s’entourer de consultants financiers, juridiques et en droit des assurances –, les gérants ont pu profiter des conseils d'un cabinet d'experts d'assurés métropolitain (notamment pour faciliter le dialogue avec les assurances, et mieux qualifier les valeurs à indemniser). Les gérants ont pu profiter d’une heure d’échange en visio avec le cabinet d’expert d’assuré qui avait pris connaissance du dossier au préalable, apportant ainsi une autre lecture. « Ils ont pu répondre à mes questions et me donner des conseils. Cet échange a permis de faire les premiers pas pour amorcer un processus et (nous) donner de la visibilité ». Ils ont ensuite bénéficié de l’aide d’un cabinet d’expertise comptable pour monter les (complexes) dossiers de demande d’indemnisation auprès de la commission consultative nationale du fonds de solidarité de l’État dédié aux entreprises réalisant un CA supérieur à 95 millions de francs CFP.

3. Le résultat

« La combativité fait partie de l’ADN d’un chef d’entreprise. Dans cette situation inédite que nous connaissons, bénéficier d’un accompagnement, d’une autre lecture de son dossier est indispensable. Tout chef d’entreprise, dans l’urgence de la situation, peut avoir le sentiment de se retrouver dans une impasse », note Bernard-Olivier Loudes. « Il est important d’actionner tous les leviers existants qui vont permettre d’obtenir des débuts de réponse et d’amorcer un processus (...) Cela permet de prendre du recul et participe à la mise en place d’une dynamique. C’est un premier pas pour initier une démarche, pour (pro)poser un cadre et redonner des lueurs d’espoir afin d’aller de l’avant et rebondir. »