Monter mon service de navette scolaire

Mère au foyer, Aurélia Pabouty a décidé de lancer une activité de navette afin de pouvoir transporter les enfants de Touho scolarisés notamment au collège de Poindimié. Une façon de concilier sa vie de famille et l’envie de mener sa propre barque pour contribuer au budget familial.

1. Le besoin

Est-ce par amour pour ses trois enfants qu’elle a déployé une telle énergie pour monter son projet ? Sans aucun doute, assure Aurélia Pabouty, au volant de son minibus neuf places tout neuf. Après dix années passées au foyer, celle-ci avait anticipé l’entrée en 6e de son aîné pour lancer son activité de navette scolaire, dans sa commune, à Touho. Une année entière au cours de laquelle elle a fait preuve de motivation et de détermination auprès de tous les partenaires auxquels elle s’est adressée.

2. La solution 

Avec l'activité de son mari, Jefferson Pabouty, chef d’entreprise dans le secteur agricole, Aurélia avait déjà une expérience de la comptabilité et de la gestion. Pour concrétiser son idée, elle a suivi l’an passé la réunion « Info-création » de la CCI et l’atelier « De l’idée au projet ». La CCI, qui l’a accompagnée tout au long du montage de son projet, continue de la suivre. « La conseillère de la CCI de Poindimié, Valérie Kasanwardi, répond toujours présente ! »

La formation avec la CCI lui a notamment permis de faire une étude de marché et d’adapter son projet aux besoins. « J’étais partie sur un plus gros car et j’étais prête à passer le permis nécessaire. Finalement, le choix du minibus neuf places s’est imposé et la navette affiche complet. » Un dossier a été constitué pour une demande d’aide auprès de la province Nord qui a financé 60 % de l’investissement. L'entrepreneure a suivi la formation TRP, qui s’est déroulée à Koné, avec la Chambre de métiers et de l’artisanat. « Nous avons tous réussi ! »

3. Les résultats

En un an, grâce à la détermination de la jeune cheffe d’entreprise, le dossier a suivi tout le parcours administratif à la province Nord pour arriver devant les élus en fin d’année 2023 et recevoir leur approbation. « Pour le reste, j’ai eu la chance qu’un donateur me propose un prêt sans intérêt. »

Au moment de faire l’acquisition du bus, le véhicule qu’elle avait envisagé n’était pas disponible auprès du concessionnaire. Il a fallu partir sur un véhicule automatique, plus cher, de couleur noire alors qu’elle avait opté pour du blanc afin d’être plus visible sur les routes. Depuis la rentrée, elle transporte à la fois des enfants du primaire et du collège, tout en conservant une place pour ses deux plus grands enfants. Ainsi, Aurélia Pabouty parvient à allier ses priorités : développer sa propre activité professionnelle tout en prenant soin du bien-être de sa famille.