Échanges de haut niveau en Nouvelle-Calédonie sur les grands fonds marins
La Nouvelle-Calédonie a accueilli en juin un séminaire sur les grands fonds marins, organisé par le Comité France territoires du Pacifique du Conseil de la coopération économique du Pacifique. Entre nouvelles technologies au service de la recherche et modèles de gouvernance, l’innovation était au cœur de ce débat international.
« À la veille d’une prise de décision capitale portée par l’Autorité internationale des fonds marins sur l’édition d’un code minier qui permettra l’exploitation des grands fonds marins, il était urgent que nous puissions débattre », a rappelé Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles et des enjeux maritimes, envoyé spécial du Président de la République. L’exploration de ces fonds dans un but d’exploitation pose question, tant les ressources minérales de ces écosystèmes suscitent un intérêt de la part du secteur privé comme du secteur public de nombreux pays. D'où l'initiative du Conseil de la coopération économique du Pacifique, composé de 25 pays et territoires de la région, d'organiser un échange « sur cet enjeu géopolitique de la zone Pacifique et sur l’importance d’établir un équilibre entre avantages et inconvénients d’une telle exploitation », a indiqué Pascal Lamy, président du Comité France territoires du Pacifique, qui a animé le débat tout au long du séminaire.
Principe de précaution
Trente-deux experts locaux et régionaux se sont succédés au pupitre et en visioconférence afin d’éclairer les enjeux technologiques et économiques - au-delà des seuls aspects miniers - des avancées récentes en matière de recherche scientifique et de santé globale, que soulève l’exploitation minière des profondeurs. Si pour certains pays de la zone Asie-Pacifique, les fonds marins sont des espaces convoités car riches en ressources, la France soutient l'interdiction de
toute exploitation. « Les données collectées par les scientifiques nous permettent de mieux appréhender les effets à long terme de l’exploitation minière des grands fonds marins » a déclaré le haut-commissaire Louis Lefranc qui plaide pour une meilleure coopération entre les États. Le principe de précaution reste de mise alors que la Nouvelle-Calédonie avance vers un moratoire de dix ans sur l'exploration et l'exploitation des ressources profondes de sa zone économique exclusive (ZEE).
Les données collectées par les scientifiques nous permettent de mieux appréhender les effets à long terme de l’exploitation minière des grands fonds marins.
Repère
Ce séminaire, qui a permis de renforcer les réseaux et la position de la Nouvelle-Calédonie dans la région, s’inscrit dans l’agenda porté par le président Emmanuel Macron en vue de la conférence des Nations unies sur les océans qui se tiendra à Nice en 2025. Il contribue également aux réflexions de la communauté internationale dans le cadre de la décennie de l’Unesco sur les océans.
Plus d’infos : www.pecc.org