Aller au contenu principal
image décorative

Reconstruire autrement

Innovation
Économie
CCI Info n°301 juin-juillet 2024
-

Co-piloté par la CCI et le Medef, le groupe de travail Prospective défend la mise en place d’un nouveau modèle économique soutenable et durable, « Build back better », structuré autour de quatre piliers prioritaires. Explications.

Charles Calmettes
Charles Calmettes

Membre associé de la CCI et du groupe de travail Prospective

Pourquoi « Build back better » ?

Charles Calmettes : Le travail mené en 2020-2021 par les organismes économiques patronaux sous la bannière NC ÉCO a donné jour à deux documents faisant état de propositions pour relancer l’économie. Depuis, la situation a empiré. Avant même le début des événements, le pays était déjà en quasi-faillite. Il apparaît évident que nous ne pouvons pas continuer de la même manière. Dans cette notion de « Build back better », l’idée est de nous appuyer sur la vision partagée de NC ÉCO en intégrant le contexte inédit de ces dernières semaines pour définir ce que nous devons changer et améliorer afin que la reconstruction, et ensuite notre modèle économique, soient réellement pérennes.

 

Sur quoi repose cette reconstruction ?

C. C. : Nous avons identifié quatre piliers à moyen long terme. Prioritaire, le premier pilier repose sur la mutation des secteurs énergétiques et métallurgiques, intrinsèquement liés, qui sont la colonne vertébrale de l’économie calédonienne aujourd’hui. Le second pilier concerne la diversification de notre économie qui doit s’appuyer sur d’autres secteurs : agroalimentaire, numérique ou encore maintenance. Le tourisme durable devrait également faire partie de ces filières de diversification, une fois la confiance des pays émetteurs regagnée. Il s'agit ensuite de renforcer l’attractivité du territoire à travers une simplification du mille-feuille administratif et de notre fiscalité. L’objectif est de garder les forces vives déjà présentes tout en attirant des talents et des capitaux de l’extérieur.

Enfin, le dernier pilier consiste à réduire la fracture sociale et les inégalités, ce qui passera par la formation de la jeunesse, le rééquilibrage économique, un plus grand soutien au monde associatif. Pour chaque pilier, des actions concrètes seront proposées avec une quantification des enjeux économiques et sociaux.

 

Quelle est la vision innovante de la reconstruction ?

C. C. : Deux sujets transverses vont être omniprésents dans cette reconstruction. Le premier est le développement durable et plus particulièrement le développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique calédonien afin de devenir une vitrine régionale de l’économie verte. Cela nous permettra d’être plus autonomes, tandis que les investissements financiers nécessaires irrigueront toute l’économie. Le second sujet, sous-jacent à toutes les entreprises, c’est cette simplification administrative par, entre autres, la numérisation de nombreuses démarches administratives, la collecte et l’analyse de la data. La numérisation permet de faire des économies de fonctionnement substantielles en plus d’avoir un effet positif en termes d’attractivité. La numérisation de la Calédonie permettra par ricochet d’offrir des débouchés importants à la filière numérique. Cela va être deux enjeux importants dans cette reconstruction du système économique calédonien.